Demain... ou hier, alors?

Publié le par mcr-ecriturekaleidoscope

Sans cesse se mêlent les images d'autres mondes, d'autres réalités sur l'écran de mes rêves: il s'agit principalement d'un endroit loin du bruit et de l'agitation urbaine. Une prairie en pente douce, à l'ombre d'une futaie abrite un paisible troupeau de boeufs au pelage couleur feu. Farouches, ils se tiennent à distance, calmes ils observent et se groupent pour profiter des derniers rayons du soleil automnal. L'herbe semble bien plus drue et plus verte. Une étrange sensation m'imprègne, comme si mon regard pouvait caresser cette surface tendre et me communiquer sa douceur. Un peu plus loin, dans une courbe du chemin, s'étend sous mon regard un champs échapppé à une toile de Dali. L'espace y est ouvert et rude. La terre est desséchée et craquelée et éparpillés, comme perdus, quelques gigantiques tournesols noircissent avec fierté.

Je ne suis pas là mais dans chaque atome de ce paysage... Je rayonne en particules infimes, dans le souffle lourd des bêtes, je diapre l'herbe et me vaporise en multiples étincelles irisées, je craque de sécheresse dans la brise du soir et m'échappe en poussières épaisses des chaleurs estivales. Je suis terre et poussière, air et frissons.

Mon monde est liberté et je vibre de joie. Rien ne me pèse et je m'allège jusqu'à m'oublier... Ma conscience s'élève avec la tige du tournesol et je perds l'équilibre, fulgurance de la chute, le trou noir de la nuit qui referme sur moi son étreinte.

Je suis là, allongée et abassourdie du voyage intérieur encore si présent dans toutes mes cellules.

Mais au fond de moi, scintille encore une minuscule étincelle...

 

MCR 1- novembre 2010

Publié dans émotions

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